(Notice historique : Créé par le physicien suédois Anders Celsius, le thermomètre à mercure situait d’abord à 0 degré le point d’ébullition, et à 100 degrés le point de congélation. L’échelle fut heureusement inversée en 1744, quand Celsius, lors d’une expérience peu concluante, essaya de faire bouillir son plus jeune disciple sur un bloc de glace. Aujourd’hui grâce à cette inversion de l’échelle, chacun dispose des connaissances nécessaires à la bonne cuisson d’un adolescent comestible. Non seulement cela, nous sommes tous en mesure d’éplucher l’éphèbe et de l’apprêter convenablement, sauce madère (avec lardons et cèpes, mais c’est une autre recette.)
Enfin, comment faire bouillir de l’eau? C’est, évidemment, à la portée du premier venu. Comment RÉUSSIR l’eau bouillante relève du génie naturel ou d’une science bien apprise. La provenance de l’eau, ses origines, ses qualités, ses propriétés spécifiques ne sont pas à négliger. Ne prêtez jamais attention aux conseils de certains gastronomes « à la page » qui colportent cette idée saugrenue qu’une bonne eau bouillante est nécessairement une eau de source. L’ébullition de l’eau est un art du peuple et appartient maintenant à la culture des gens simples, issus des milieux ouvriers de l’ère post-industrielle.
Unique ingrédient : Eau du robinet (que les spécialistes appellent « Eau prolétarienne. »)
Unique Outil : Un réceptacle allant sur le feu
Unique force naturelle : Du feu ou une source de chaleur
Qu’importent les quantités vidées dans le récipient mis sur le feu, l’eau finit TOUJOURS par bouillir. Elle n’a pas le choix. Insistons sur cette formule « FINIR par bouillir », car l’art de l’ébullition est directement lié aux considérations métaphysiques les plus élémentaires (ou zen, direz-vous) que sont la patience, la méditation contemplative, enfin à ce que nous appellerons ici le « savoir attendre. » Des gens de peu d’éducation ajoutent du sel à l’eau en vue d’accélérer le processus d’ébullition (pour la cuisson des pâtes, généralement.) D’autres, encore plus mal élevés, font bouillir l’eau dans le four à micro-ondes. Il est temps de voir à corriger ces mauvaises manières. Toute la science de l’eau bouillie réussie réside dans l’art de « perdre » du temps. Que faire en attendant le moment critique de l’ébullition? C’est cette expectative qui force l’élan d’inspiration spontané, et qui pousse à puiser en soi des ressources d’imagination trop souvent sous-exploitées par les gens « efficients ». Les grands esprits se contenteront, dans leur sagesse immense, d’observer l’eau frémir jusqu’à l’éruption finale. D’autres, occupés par les « choses qui arrivent », écouteront les actualités à la radio. Certains, rabelaisiens, pratiqueront calmement la masturbation dans un coin (masturbation, ou ce que nous nommerons ici la « détente active. ») D’autres enfin, mieux avisés, se masturberont activement en écoutant les actualités à la radio. J’appartiens, évidemment, à ces derniers, en je tire de ces rituels des jouissances et des satisfactions dont, je crois, peu d’hommes ont fait l’expérience.
Unique ingrédient : Eau du robinet (que les spécialistes appellent « Eau prolétarienne. »)
Unique Outil : Un réceptacle allant sur le feu
Unique force naturelle : Du feu ou une source de chaleur
Qu’importent les quantités vidées dans le récipient mis sur le feu, l’eau finit TOUJOURS par bouillir. Elle n’a pas le choix. Insistons sur cette formule « FINIR par bouillir », car l’art de l’ébullition est directement lié aux considérations métaphysiques les plus élémentaires (ou zen, direz-vous) que sont la patience, la méditation contemplative, enfin à ce que nous appellerons ici le « savoir attendre. » Des gens de peu d’éducation ajoutent du sel à l’eau en vue d’accélérer le processus d’ébullition (pour la cuisson des pâtes, généralement.) D’autres, encore plus mal élevés, font bouillir l’eau dans le four à micro-ondes. Il est temps de voir à corriger ces mauvaises manières. Toute la science de l’eau bouillie réussie réside dans l’art de « perdre » du temps. Que faire en attendant le moment critique de l’ébullition? C’est cette expectative qui force l’élan d’inspiration spontané, et qui pousse à puiser en soi des ressources d’imagination trop souvent sous-exploitées par les gens « efficients ». Les grands esprits se contenteront, dans leur sagesse immense, d’observer l’eau frémir jusqu’à l’éruption finale. D’autres, occupés par les « choses qui arrivent », écouteront les actualités à la radio. Certains, rabelaisiens, pratiqueront calmement la masturbation dans un coin (masturbation, ou ce que nous nommerons ici la « détente active. ») D’autres enfin, mieux avisés, se masturberont activement en écoutant les actualités à la radio. J’appartiens, évidemment, à ces derniers, en je tire de ces rituels des jouissances et des satisfactions dont, je crois, peu d’hommes ont fait l’expérience.
5 commentaires:
Alexandre Dumas ne me contredira pas. Pour la simple raison qu'il est dead-mort. Mais il ne m'aurait pas contredit de son vivant. Laisser à quelqu'un de la plèbe le soin de vous donner une recette, serais-ce que pour faire bouillir de l'eau, et vous tomberez bien bas.
Zhom, partisan de l'eau prolétarienne (qu'est-ce qu'il fait dans le boudoir de la Lady ? oui, on veut toujours les photos) en est l'illustration du propos.
Ignorant les Rudiments de la Physique, piétinant ce pauvre Celsius, vous induisant en erreur, faisant le nécessaire pour que vous puissiez rater même l'eau bouillante; sinon pas rater le résultat, au moins faire en sorte qu'il ne soit pas obtenu de façon élégante, ce qui est bien pire.
L'eau ne bout pas toujours à 100 °C ! Commençons par ce point crucial. Il faut de l'eau distillée/demineralisée et une pression d'une atmosphère pour qu'il en soit ainsi. L'eau prolétarienne (ou même l'eau de source), minéralisée, et une absence de contrôle de la pression, ne vous conduiront pas à une ébullition parfaite, à 100 °C. Vous l'avez dans le baba, capicce ? C'est le point de congélation qui est indépendant de la pression ambiante; mais dépendant quand même de la minéralisation.
Ajouter des sels dans l'eau et vous augmentez son point d'ébullition; saler l'eau (pour les nouilles par exemple) retarde le moment tant attendu. Ne pas être conscient de ceci est signe d'une méditation superficielle, poudre aux yeux, qui disqualifie le prétendu chef, de facto.
Contre-vérité historique que celle assenée concernant l'invention du thermomètre à mercure, oeuvre de Daniel Gabriel Fahrenheit. Mais sommes-nous à ce genre de détails près quand les lois de la Nature sont bafouées ?
La notion d'ébullition parfaite varie selon les philosophes qui se sont penché sur la question, donc peu. Une des écoles les plus importantes, la mienne, considère que la perfection est obtenue sans casserole ou autre récipient et surtout sans autre source de chaleur que l'eau elle même ! Projetez la masse d'eau dans l'espace intersidéral pour disposer d'un vide poussé, sans autre forme de préparatifs, et l'eau se mettra à bouillir tranquillement et instantanément. Ceci prive les branleurs de leurs occupations favorites, mais il en est mieux ainsi. Ceux qui ont besoin d'une raison pour se branler ne le méritent pas.
L'eau ne fini pas toujours par bouillir ! Autre contre-vérité. Autre signe d'une pratique de la méditation transcendantale défaillante. Si la dissipation de chaleur est supérieur à l'apport, vous aurez probablement évaporation sans ébullition, vous n'obtiendrez jamais une pression de vapeur supérieur à la pression ambiante (sauf si vous êtes dans le vide intersidéral ou même si vous ratez l'ébullition vous obtiendrez une sublimation, tout autant satisfaisante). Si vous tombez en panne de gaz, ou qu'il y a une coupure d'électricité (et je sais de quoi je parle) il en sera de même. Une maîtrise imparfaite des conditions, suivant les conseils de Zhom, risque de vous précipiter vers l'échec, et ça sera bien fait pour vous, si vous lui avez fait confiance. Et rater l'eau bouillante n'est pas peu de choses dans la vie.
Prenons quelques secondes pour l'eau bouillante aux micro-ondes. Un délice peu apprécié par le commun des mortels qui pensent uniquement "efficacité".
Ignorer la beauté d'un magnétron, le fine-tunning [2.45 to 2.5 GHz] pour optimiser l'absorption de l'énergie électromagnétique par les dipôles H2O pour la convertir en énergie thermique, maximisant l'entropie et participant activement à l'arrivée du Chaos. Ignorer la nature du récipient, qui suivant sa transparence aux micro-ondes modulera le processus. Ignorer la possibilité de disposer d'une tasse d'eau ne présentant aucun signe d'ébullition et qui s'exprimera dès le premier contact avec votre sachet de thé (verveine-menthe, saveur des îles etc.).
Décliner ces plaisirs pour une simple branlette, quand il est possible d'en profiter tout en ayant une fellation/cunnilingus (allez chéri(e), moi qui te prépare ton thé (verveine-menthe, saveur des îles etc.))...
Désolant. Plébéien.
Au lieu d'élever les foules rabaisser les chefs. Encore une idée anti-démocratique à mon avis.
Dire que j'ai oublié de parler de l'inversion de l'échelle qui n'est pas due à Anders himself, mais a été faite post-mortem !
Mais je suis perturbé, vous me comprenez j'espère...
Il est très difficile et très humiliant pour moi d'admettre que je n'y connais rien...
En vérité, j'achète mon eau bouillante en vrac dans les supermarchés. Pire, il m'arrive parfois d'acheter de l'eau bouillante en poudre...
Ah ! Zhom, là je suis ravi.
Je ne savais pas qu'on faisait de l'eau lyophilisée (en poudre) bouillante aussi !
Trouve-t-on des sachets au Loblaws ?
Si oui il m'en faudrait quelques uns, pour les sorties picknique. Je sais que ça fait industriel et anti-écolo et tout, mais ça me va, pour le côté pratique. ;-)
Pour ceux qui veulent se pencher plus sérieusement sur le zen de l'eau bouillante je propose la visite (chez la NASA) de la page Bizarre Boiling". A must read, listen and see.
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