jeudi 1 mars 2012

Sucre à la crème

Venise Landry

Le sucre à la crème Mère de monsieur B

Tout le monde fait du sucre à la crème au Québec. Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi, la recette est donnée en partant : du sucre, pis de la crème ! C’est pas le diable ben compliqué, mais mozaille ! pourquoi donc le sucre à la crème de la mère de A est-il meilleur que celui de la mère de B, si c’est juste du sucre, pis de la crème !? Ça ne goûte jamais pareil mais surtout c’est jamais aussi mou ou aussi dur d’une main à l’autre. La dureté du sucre à la crème ne vient pas tant du trop de cuisson que de la dureté des comparaisons. Mais là comme je suis, le résultat de cette recette, si vous la réussissez, ne souffrira d’aucune comparaison.

Elle se qualifie de Bell façon, vous allez comprendre pourquoi, et tenez compte que je ne suis nullement commanditée pour la propager. Je l’appelle la Bell façon ou la façon Bell, parce que cette recette vient de  la mère de monsieur B. «Qui est monsieur B ?» entends-je, de mon oreille à la Janette Bertrand. Il ne faut pas être dans le secret des dieux pour connaître monsieur B, faut juste être né au Québec, ou à peu près, avoir un téléviseur, ou à peu près, vivre les yeux ouverts entre 1992 et 2006, et pas à peu près. Et surtout, condition sine qua non, ne pas sauter les commerciaux. Si vous remplissez ces conditions, vous connaissez monsieur B Bell et son époustouflante multiplication de soi. Une de ses multiplications est la personnification de sa mère. C’est la mère de Monsieur B qui m’a donné cette recette qui sort d’une revue Bell, pour initiés seulement.

Pré-requis : Avoir sous la main du sucre et de la crème et ne pas avoir peur de s’en servir pour garder un poids santé. À noter : Après ingurgitation, vous aurez un poids sauté, tellement vous aurez d’énergie.

Sucre : 1 tasse et demie de cassonade (tassée)
Sucre : 1 tasse et demie de sucre blanc
Sucre : 1/3 tasse de sirop de maïs (ou sirop de riz mais pas de sirop d’érable)
Crème légère : 150 ml de lait dit condensé (équivalent de la crème à 18%)
Crème en bloc : ½ livre de beurre
Un petit bouchon de vanille (puristes s’abstenir).

Couper le beurre en cubes pour qu’il fonde rapidement et jeter avec lui la balance des ingrédients dans un chaudron au fond  épais, le « épais » prenant une importance capitale. Ouvrir le rond (euh, ou la plaque hein ?) à chaleur moyenne, porter au point d’ébullition, tout en grattant les bords avec votre cuillère. Défense de lécher ladite cuillère, à moins que vous soyez grand amateur de bec pas de lèvres, le mélange est vite brûlant.

Quand le mélange bout à gros bouillons, descendre le feu à moyen-faible ou faible-moyen et calculer 9-10 minutes. Pendant que votre minuteur minute, surveiller la blondeur de votre ébullition. Si elle passe de blond à brun sans teinture, baisser le feu ardent, votre poêle s’enflamme devant de la bouillante blondeur.

Les méfiants vis-à-vis le temps qui passe, plus nombreux qu’on le pense, peuvent le tester en versant une goutte du mélange dans de l’eau très froide. La goutte doit figer, puis flotter, s’apparentant à un spermatozoïde libre. Mais si la goutte fait corps avec l’eau et manque de consistance, dépasser le temps prescrit. Et refaire le test du spermatozoïde, au besoin, c'est-à-dire souvent, chaque minute de cuisson de trop est irrécupérable.

Une fois le mélange retiré du feu, sauter sur votre meilleure cuillère de bois et  brasser vigoureusement ... pendant 10 minutes. Là est le secret du sucre à la crème « mère de monsieur B ». Faites-vous aller le gras de bras, n’excluez pas la crampe, et si elle a lieu, suppliez un autre membre de votre famille, de préférence avec des bras. Quand tous les bras sollicités crient en même temps que le minuteur, c’est le moment, ou non, d’ajouter le bouchon de vanille « pour non-puristes ».

Ensuite, laissez tomber mollement la lave chaude, épaisse et blonde, dans un moule.

Et là, attention, le plus difficile s’en vient, attendez que le mélange durcisse...





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