jeudi 28 décembre 2006

Comment réussir l'eau bouillante


(Notice historique : Créé par le physicien suédois Anders Celsius, le thermomètre à mercure situait d’abord à 0 degré le point d’ébullition, et à 100 degrés le point de congélation. L’échelle fut heureusement inversée en 1744, quand Celsius, lors d’une expérience peu concluante, essaya de faire bouillir son plus jeune disciple sur un bloc de glace. Aujourd’hui grâce à cette inversion de l’échelle, chacun dispose des connaissances nécessaires à la bonne cuisson d’un adolescent comestible. Non seulement cela, nous sommes tous en mesure d’éplucher l’éphèbe et de l’apprêter convenablement, sauce madère (avec lardons et cèpes, mais c’est une autre recette.)


Enfin, comment faire bouillir de l’eau? C’est, évidemment, à la portée du premier venu. Comment RÉUSSIR l’eau bouillante relève du génie naturel ou d’une science bien apprise. La provenance de l’eau, ses origines, ses qualités, ses propriétés spécifiques ne sont pas à négliger. Ne prêtez jamais attention aux conseils de certains gastronomes « à la page » qui colportent cette idée saugrenue qu’une bonne eau bouillante est nécessairement une eau de source. L’ébullition de l’eau est un art du peuple et appartient maintenant à la culture des gens simples, issus des milieux ouvriers de l’ère post-industrielle.

Unique ingrédient : Eau du robinet (que les spécialistes appellent « Eau prolétarienne. »)

Unique Outil : Un réceptacle allant sur le feu

Unique force naturelle : Du feu ou une source de chaleur

Qu’importent les quantités vidées dans le récipient mis sur le feu, l’eau finit TOUJOURS par bouillir. Elle n’a pas le choix. Insistons sur cette formule « FINIR par bouillir », car l’art de l’ébullition est directement lié aux considérations métaphysiques les plus élémentaires (ou zen, direz-vous) que sont la patience, la méditation contemplative, enfin à ce que nous appellerons ici le « savoir attendre. » Des gens de peu d’éducation ajoutent du sel à l’eau en vue d’accélérer le processus d’ébullition (pour la cuisson des pâtes, généralement.) D’autres, encore plus mal élevés, font bouillir l’eau dans le four à micro-ondes. Il est temps de voir à corriger ces mauvaises manières. Toute la science de l’eau bouillie réussie réside dans l’art de « perdre » du temps. Que faire en attendant le moment critique de l’ébullition? C’est cette expectative qui force l’élan d’inspiration spontané, et qui pousse à puiser en soi des ressources d’imagination trop souvent sous-exploitées par les gens « efficients ». Les grands esprits se contenteront, dans leur sagesse immense, d’observer l’eau frémir jusqu’à l’éruption finale. D’autres, occupés par les « choses qui arrivent », écouteront les actualités à la radio. Certains, rabelaisiens, pratiqueront calmement la masturbation dans un coin (masturbation, ou ce que nous nommerons ici la « détente active. ») D’autres enfin, mieux avisés, se masturberont activement en écoutant les actualités à la radio. J’appartiens, évidemment, à ces derniers, en je tire de ces rituels des jouissances et des satisfactions dont, je crois, peu d’hommes ont fait l’expérience.


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mardi 26 décembre 2006

Carpaccio de filet mignon



Croyez-le ou non, j’ai mangé mon premier il y a trois ou quatre mois à Paris. Un romantique dépucelage dans un café de la place de la Contrescarpe, par un bel après-midi d’automne chaud et ensoleillé. Zhom et moi avons par la suite eu notre trip carnivore en s’empiffrant de tartare et de carpaccio toute la semaine. J’espérais secrètement, inspirée par la Callas, finir par héberger un ver solitaire qui me permettrait de manger comme un fauve tout en maigrissant sans efforts…

De retour à la maison, j’ai fait un peu de recherches pour finalement créer ma propre recette. J’avoue, j’aime la viande crue. Je reconnais en moi l’animal quand mes glandes salivaires s’activent à la vue de belles pièces rouges au comptoir du boucher. Peut-être que ça me rappelle mon premier roman érotique, Le Boucher d’Alina Reyes… dans ce cas-là, on peut vraiment parler de livre cochon!


Ingrédients
-Le meilleur filet mignon que vous pouvez vous payer, selon la quantité aussi que vous pouvez vous payer… Puisqu’il s’agit de bouffer de la viande crue, on fait attention.
-Huile d’olive
-Sauce Worcestershire
-Câpres
-Échalotes hachées
-Parmesan frais
-Sel et poivre
-Citron

Préparation

Si vous le demandez d’avance, le boucher peut vous découper la pièce de filet mignon, mais puisque je fais toujours tout à la dernière minute, sur un coup de tête, j’apprête moi-même la viande. Il suffit de la mettre au congélateur. Une heure ou deux avant de servir, on sort la rondelle et on la découpe méticuleusement en tranches fines, très très fines. Chaque feuille de viande ainsi isolée fondra toute seule, d’autant plus qu’elle va naturellement cuire dans la préparation.

On dispose les tranches dans une belle assiette de présentation. On sale et on poivre au goût. On jette quelques gouttes de Worcestershire sur chacune, puis on fait pleurer le citron. On parsème d’échalotes hachées et de câpres. On arrose d’huile d’olive. On recouvre le tout, comme pour une pizza, de copeaux de parmesan frais.

Idéalement, on laisse mariner au moins 30 minutes au frigo cette préparation qui doit toujours être servie froide. On regarde les invités hésiter, puis y goûter pour être poli, et finalement se battre pour le dernier morceau.

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samedi 23 décembre 2006

Osso Buco Sauce Élaine



Depuis plusieurs années, j’ai cette recette sur une feuille toute chiffonnée et maculée de taches de gras. Moi qui suis de nature si bordélique, je ne comprends pas comment j’ai pu réussir à ne PAS perdre ce bout de papier, où je reconnais l’écriture toute ronde de mon amie Élaine (une excellente cuisinière, par ailleurs). Recette qui semble chic mais tout à fait abordable, Élaine la décrit parfaitement bien dans ce mot d’esprit que je répète souvent : « ça goûte cher »! Oui, les amis : l’Osso Buco GOÛTE CHER! Et c’est tout ce qu’il faut dans la vie pour se sentir riche…
Ingrédients (pour 4 personnes)

  • 4 jarrets de veau à la moelle généreuse (les meilleurs jarrets, on les trouve sans contredit à la Maison du Rôti sur Mont-Royal, les moelles sont énormes!)
  • Farine assaisonnée de poivre et de sel
  • Beurre
  • Une carotte coupée en rondelles
  • Un oignon émincé
  • 4 gousses d’ail hachées
  • 8 tomates épépinées, pelées et hachées (ou simplement une bonne boîte de tomates égouttées)
  • 250 ml de vin blanc
  • 1 bouquet garni
  • 1 litre de bouillon de bœuf
  • 1 cuillère à soupe de persil italien haché (l'italien a bien plus de caractère que le persil ordinaire)
  • Zestes de citron et d’orange

Cuisson
  • Préchauffer le four à 180 degrés. Fariner les jarrets, fait chauffer l’huile dans une poêle et brunir la viande dans une cocotte pour bien emprisonner leur jus et fermer les trous où dorment les précieuses moelles. Réserver.
  • Fondre le beurre et ajouter l’oignon et la carotte, cuire à feu moyen 3 minutes. Ajouter l’ail et les tomates, cuire 5 minutes. Verser le vin blanc et le bouquet garni, cuire 5 minutes. Ajouter le bouillon et la viande. Dès que le bouillon commence à frémir, couvrir et mettre au four pendant 1h30 environ.


La touche finale
  • Sortir la viande de la cocotte et la réserver au chaud dans un plat de service.
  • Ramener la cocotte sur le poêle. Porter le tout à ébullition pendant 20 à 25 minutes, question de faire épaissir la sauce (au besoin, on ajoute un petit peu de farine). En fait, jusqu’à ce que le bouillon ait réduit de moitié. On ajoute le persil, le zeste d’orange et de citron, on assaisonne au goût. Et on nappe les jarrets de veau avec cette sauce magnifique.

On accompagne habituellement ce met de risotto, ou de pommes de terres, mais vous faites ce que vous voulez, hein!

Comme le titrait dernièrement la section cuisine du Journal de Montréal qui proposait son Osso Buco : le meilleur est dans le trou. C’est sans poésie, mais ça a le mérite d’être clair et surtout, c’est la vérité. Une moelle qui a mijoté dans une si parfaite mixture est tout simplement divine. Les petits estomacs et les bouches difficiles dédaignent parfois cette merveille, et toujours je me sacrifie pour ne pas offenser les Dieux. Jamais une moelle ne prendra le chemin de la poubelle chez moi. On la déguste comme ça, par petites lampées gourmandes et audacieuses, directement sur la lame du couteau, ou bien on la tartine sur du pain. Dans tous les cas, ça rend heureux. Et puis, chaque fois, je trinque à Rabelais qui l’avait substantifique, sa moelle.

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Pot-au-Feu



Pot-au-Feu (ou plus simplement le Bouilli de légumes)
(parce qu'il y a un petit peu de nous autres là-dedans)
Préparation : 20 min
Cuisson : 3 h 30

J'ai à nouveau rencontré ce classique de la cuisine maison dans la fin d'un été neuf, vers l'heure du soleil de l'ouest juste en haut des sourcils quand il fait chaud et que les récoltes ont été bonnes. Nous revenions d'une randonnée automobile dans les Cantons de l'Est. Avions roulé sur de belles routes sinueuses et rencontré des gens qui offraient le fruit de la vie qui fait bon en ce moment de l'été. C'est chez les maraichers de la région que le souvenirs de ce goût de l'enfance nous a frappé.

Nous allions ce soir recréer un pan de nous-mêmes, le pot-au-feu pour nourrir le monde. Ce soir-là, nous avons revisité la douceur de la saison, nourris de cette infusion de vie et de saveurs, esquissé des rêves trempés de Chianti Superiore, dans lesquels dès le lendemain,nous apportions à des amis qui nous recevaient avec des sourires, les restes de cette sainte chaudronnée de fin d'été. Hahum.

Ingrédients

  • 1 rôti de palette de boeuf d'environ 1,0 kg à 1,5 kg
  • 10 tasses (2,5 l) d'eau
  • 6 carottes moyennes, tranchées en morceaux de 10 cm
  • 1 oignon espagnol, coupé en quatre
  • Haricots verts (au goût - facultatif)
  • Haricots jaunes (au goût - facultatif)
  • 1 navet moyen, en morceaux
  • 1 chou frisé moyen, coupé en quatre (le chou frisé est plus aérien et a meilleur goût. Le chou blanc ordinaire est plus compact, moins savoureux, moins bon)
  • 12 pommes de terre rouges coupées en morceaux (pas trop grosses ni trop petites, dans le genre Idaho font l'affaire. Elles ajoutent de la couleur, elles sont délicieuses et elles ont moins tendance à fondre en purée)
  • 1 bonne branche de thym frais
  • 4 clous de girofle (on peut les piquer dans les morceaux d'oignons)
  • 1 grosse feuille de laurier
  • 1 c. à soupe (15 g) de gros sel, ou 10 g de sel de mer fin
  • 1/2 c. à thé (1 g) de poivre frais du moulin

Les étapes
  1. Dans un grand chaudron (ma mère dit une chasse-pinte), saisir la pièce de viande des deux côtés avec un peu d'huile d'olive
  2. Quand la viande est colorée et sa saveur bien scellée, ajouter l'eau et porter à ébullition
  3. Ajouter les carottes, l'oignon espagnol, le bouquet garni (thym, clous, laurier)
  4. Couvrir et laisser mijoter pendant 2 heures.
  5. Ajouter ensuite les haricots verts et jaunes, le navet, les pommes de terre et le chou.
  6. Poursuivre la cuisson pendant 1 h 30.
  7. Servir au moins 6 à 8 assiettes (ou garder pour des repas ultérieurs)
  8. Dégustez accompagnés de petits cornichons salés, d'un bon vin de votre choix et bien sûr d'une compagnie de bons amis, en écoutant votre musique préférée
  9. Faites un pas de danse entre chaque bouchée
  10. Virez fous tellement c'est bon et ça réconcilie avec la vie!

plaisir simple
réchauffé, c'est encore meilleur

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Le mijoté universitaire au riz et à la saucisse italienne piquante



C'est un plat générique : ça goûte rien. Ça joue sur ce que ce soit gras pour exciter le ventre et les papilles gustatives, quant à elles, je m'en sacre bien car je goûte rien anyway.

C’est un plat potache parce que facile à faire, ça coûte rien et c’est légèrement fencé; générique parce que la combinaison : saucisse/riz peut très bien être changée pour n’importe quelle combinaison viande/accompagnement;
L’important c’est que ce soit gras, aussi, abuser de l’huile d’olive :

  • des saucisses (italiennes et épicées, de préférence)
  • du riz
  • de l’huile d’olive

That’s it.

Et l’important c’est d’ajouter un ingrédient épiphanique; dans mon cas c’est du miel, du sel de mer et des assaisonnements italiens;

Au final c’est plus bien que bon.

P.S. : À éviter : les légumes.

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vendredi 22 décembre 2006

Boules au beurre d’arachide et au riz croquant



Elle n'est pas écrivaine, mais impostrice. Je pose sa recette ici, le temps d'ouvrir un compagnon pour Synesthésie qui sera là pour les recettes des non écrivains, imposteurs ou autres
Elle ne me donne pas de blog à lier.
Je ne lui cause même pas en e-mail :-P Guy Gendron, alias Ginette Perron, alias Jules Barette, alias Paulette Biron, alias Melissa LeBlanc, alias Vasavoir Monpote, alias Agnès Agnelette, etc.


Allo Oldcola, voici une recette pour Synestésie. Je ne suis pas écrivaine mais j'ai fais un pré-universitaire en lettres avant de me tourner vers les sciences sociales, est-ce que ça compte? C'est l'histoire de ma vie, le syndrome de l'imposteur.... mais voilà ma recette de Noël numéro 1 : Succès garanti.


Et puis, non, les impostrices avec les autres ;-)

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mardi 19 décembre 2006

Le pain de légumes du pélerin



L'origine de cette recette remonte à la nuit des temps. Ou enfin, moi c'est mon père qui me l'a apprise. Je ne me souviens plus quand la première fois il écrasa de cette mixture encore chaude sur une tranche de pain grillé, et y étala une généreuse couche de moutarde de Meaux, mais je sais que je ne m'en lassai jamais.
L'affaire est bien simple. Vous avez besoin d'une râpe, d'un grand bol et d'un plat allant au four.

Vous passez à la râpe dans un grand bol :

2 oignons jaunes, ou 1 gros espagnol
Une grosse carotte
Une branche de céleri
Une pomme de terre (russett devrait faire l'affaire)

Vous déversez joyeusement dans le grand bol :

3/4 de tasse de farine de blé
2/3 de tasse de levure alimentaire en flocons (l'ingrédient secret)
1/2 tasse de graines de tournesol moulues
2 cu. à soupe de jus de citron
1/3 de tasse d'huile (tournesol, arachide, canola, pépins de raisin)
1 (ou 2 ou 3) gousse d'ail émincée
4 cu. à soupe de sauce tamari
1 cu. à thé de basilic séché
1/2 cu. à thé de thym séché
1 cu. à thé de sauge séchée

Là, vous matricez dans le bol à grands coups de cuiller de bois, et bientôt, vous verrez se former une bouillie à l'aspect dégueulasse, presque insoutenable.

Versez-y une tasse d'eau chaude pendant l'effort. C'est de plus en plus laid. Vous vous demandez si c'est ce que Pasolini a utilisé pendant le tournage de Salo.

Prenez le plat, versez-y la merde, et foutez au four à 350F pendant 3/4 d'heure.

Au sortir, profitez-en pendant qu'il est chaud. Écrasez doucement sur du pain grillé, préférablement de blé entier. Étendez la moutarde de votre choix, ou laissez nature.

Une fois qu'il est réfrigéré, ça tient une bonne semaine, peut-être deux, et c'est parfait pour les sandwichs.

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lundi 18 décembre 2006

Poulet Laitue

C'est Mamie Laitue (Maroulio pour les hellénistes) qui m'a montré comment préparer le "poulet du dimanche". Pour elle c'était un plat de fête et pas de tous les dimanches, quand il y avait de quoi payer les plus qui agrémentaient le poulet sacrifié et le temps pour le préparer, sans rien d'autre faire que profiter de la chaleur de la cuisinière. Il fallait certes aller attraper le poulet, le décapiter, le plumer, le vider et le passer à la flamme de la lampe à alcool, pour éliminer les dernières traces de plumes. Il fallait aussi aller chercher les patates à la remise. Mais après commençait la fête de la préparation.

Je ne sais plus quelle part de la recette originale reste dans ma façon de faire, si ce n'est la mémoire de ma grand-mère penchée au dessus de ses casseroles, mais ça n'est plus important, c'est toujours sa recette.

Mettre une petite casserole à moitié remplie d'eau à chauffer, pendant qu'on coupe deux oignons finement. Les verser dans l'eau tiède et attendre la première ébullition, puis mettre la casserole de côté.

Couper trois tranches généreuses de poitrine fumée en petits dès et les verser au fond d'une cocotte avec trois cuillerées d'huile d'olive. Placer sur un feu doux et laisser la poitrine suer son eau.
Verser l'oignon dans un chinois et laissez égoutter.

Quand les bords de la poitrine commencent à blondir, verser l'oignon et laissez les brunir ensemble, en les mélangeant avec une spatule en bois.

Préparez le poulet. S'il vient ficelé comme d'habitude ces temps-ci, libérez-le ! Fendez la peau à la base des cuisses et le long du sternum. Badigeonnez-le d'huile d'olive et passez le moulin à poivre partout; le poivre va coller grâce à l'huile.

Placez le poulet dans la cocotte et montez le feu. Faites dorer les quatre côtés du poulet en le tournant toutes les 3-4 minutes. Pendant ce temps faites bouillir un demi verre d'eau et diluez dedans deux cubes de bouillon de poulet et de boeuf. Le poulet étant doré, mouillez-le du bouillon, baissez le feu pour avoir un léger frémissement, couvrez la cocotte et versez-vous un verre à siroter.

Il est préférable de disposer de miel de thym. Mais il n'est pas facile à trouver, ou il est cher. Pour flatter mon chauvinisme je vous conseille de l'Attiki.
Mais il est simple de se préparer son miel au thym, à partir d'un miel de troisième catégorie et de deux-trois brins de thym. Les miels "toutes fleurs" liquides sont d'habitude fades, ne développent que très peu d'arômes et il sont parmi les moins chers. Placez quatre cuillerées d'eau au fond de la casserole et effeuillez le thym dedans. Faites chauffer doucement, pour exprimer l'arôme du thym, puis sortez du feu et ajoutez quatre cuillerées de miel; ou plus :-)

Pressez une orange et un citron et un demi-pamplemousse. Si vos moyens sont limités un verre de jus multi-fruits fera l'affaire. Ajoutez le jus à la préparation de miel. Finissez votre verre, versez en un second et versez miel et jus dans la cocotte; profitez pour retourner le poulet et n'oubliez pas de replacer le couvercle.

Trouvez-vous à vous occuper pendant les trois quarts d'heure qui suivent. Par exemple épluchez les pommes de terre, coupez en cubes moyens, laissez les une dizaine de minutes dans l'eau, égouttez et essuyez les avec un linge et préparez vous à les faire rissoler. J'utilise un mélange d'huile de tournesol et d'huile d'olive, moitié-moitié, chauffé à fond dans une sauteuse. Avant de commencer avec les patates enlevez le couvercle de la cocotte. Faites tourner les cubes des patates dans tous les sens pour les dorer, salez/poivrez à souhait et baissez le feu. Quelques feuilles de menthe poivrée séchée émiettées et le zeste d'un citron saupoudrés sur les patates. Finissez votre verre. Laissez le jus du poulet réduire, les patates confire et attaquez l'entrée, sans vous presser.

La chaire du poulet doit se détacher des os sans se faire prier; la découpe n'est vraiment plus un problème. Les patates doivent être dorées et sèches. Les odeurs du thym, de la menthe et du citron doivent vous faire l'effet d'une attaque à l'arme chimique, destinée à tarir vos glandes salivaires. Ouvrez le vin, un blanc sec sans prétentions. Versez-le dans une carafe, pour la remplir à moitié. Complétez avec le même mélange de jus de fruits qui vous a servi pour le poulet.

Eteignez les feux et servez.


  • huile d'olive
  • huile de tournesol
  • deux oignons
  • trois tranches de poitrine fumée
  • un poulet
  • sel, poivre
  • un cube de bouillon poulet
  • un cube de bouillon boeuf
  • quatre cuillerées de miel de thym
  • deux oranges, deux citrons (gardez le zeste de l'un des deux), un pamplemousse, ou un litre de jus multi-fruits
  • des pommes de terre
  • de la menthe sèche
  • vin blanc sec
  • et de quoi boire pendant la préparation, à la mémoire de Mamie Laitue.

Pour les quantités faites au mieux, j'ai jamais su compter pendant que je cuisine. Le verre d'eau est une demi-pinte, 250 ml.


Si vous n'avez pas de cocotte prenez une casserole banale, mais faites attention que ça n'attache pas au fond, pensez à remuez le contenu (et retourner le poulet) fréquemment.
Si vous n'avez pas de chinois, un filtre à café fait l'affaire; n'utilisez pas le support de la cafetière, sinon votre café va sentir l'oignon pour quelques jours.
Si vous utilisez du jus multi-fruit plutôt que des fruits frais, remplacez le zeste de citron par du curry (une pointe juste); ça n'a rien à voir, mais ça fait l'affaire.


S'il reste de la sauce après que la dernière partie du poulet ait été consommée, vous pouvez l'utiliser pour la soupe frisée, une autre recette , bientôt à vos écrans...


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samedi 16 décembre 2006

La vinaigrette Mojo



  • Un pincée de grains d’ail (pas le sel!) ou, sinon, un peu d’ail frais coupé finement.
  • Une cuillère à thé de sauce soya.
  • Même quantité de vinaigre balsamique.
  • Ingrédient suprême : huile de sésame grillée (très important qu’elle soit GRILLÉE, sinon vous n’aurez que le quart du goût).

Verser sur une salade verte de préférence.

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Salade à la Grenade



D’une grande simplicité, son charme réside dans la soigneuse sélection des feuilles. On peut se rabattre, faute de temps, sur un de ces mélanges mesclun qui pourrissent en deux jours, mais, personnellement je préfère augmenter la saveur en misant principalement sur la roquette et les épinards juvéniles, auxquels j’ajoute un tout petit peu de mesclun. On coupe quelques petites carottes en julienne et on parsème généreusement de grains de grenade (j’aime tant la grenade que j’abuse, j’avoue).

Pour la vinaigrette, on brouille dans un petit bol le vinaigre balsamique, un peu d’huile d’olive et le jus d’une petite orange. Saler la salade à son goût avant de la huiler. Voilà qui accompagne bien le gros fromage qui pue.

Mais, je m’en voudrais de ne pas vous offrir ma vinaigrette vedette, une invention de mes beaux-parents, qui fait un tabac chaque fois que je la présente à mes convives.
La vinaigrette Mojo

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Pâté chinois



On a longtemps pensé que le nom de ce plat, proche du hachis parmentier et du shepherd’s pie, provenait de la couleur du maïs. En fait, il semble qu’on puisse retracer son origine en Angleterre via la ville de South China, Maine, USA, lieu d’exil ou en tout cas d’exode de nombreux Canadiens-Français au XIXème siècle. Rentrés chez eux, ces derniers ont naturellement traduit China Pie par pâté chinois. Certains assurent au contraire qu’il faut remonter plutôt à la construction du chemin de fer pancanadien, alors que de nombreux ouvriers asiatiques employés à l'excavation du canal de Lachine (sans farce) se nourrissaient de pommes de terre, de maïs et de bœuf. Quoi qu’il en soit, des amis chinois m’assurent qu’à Beijing, on raffole du pâté russe.

Ingrédients :

  • Une dizaine de patates moyennes ou une septaine de grosses.
  • Lait
  • Margarine
  • Poudre d’ail
  • Sel
  • Poivre
  • 500g de steak haché ordinaire en spécial (Français, lisez en promotion).
  • 1 gros oignon ou 2 petits.
  • 1 grosse conserve de maïs en crème ou 1 petite qu’on ajoute à une autre de maïs en grains.
  • Paprika
  • Épices à chili
  • Fromage râpé (facultatif).
  • Du ketchup en masse.

Déroulement des opérations :
  1. Préchauffer le four à 200 degrés Celsius.
  2. Préparer des patates pilées. C’est là qu’on met le lait, la graisse et l’ail, le sel aussi à moins de souffrir d’hypertension, le poivre.
  3. Faire brunir la bidoche avec l’oignon qui revient dans une poêle. Saupoudrer d’épices, généreusement si la viande a plus de cinq ou six jours.
  4. Dans un grand plat allant au four, tapisser le fond de steak, recouvrir de blé d’Inde, sommer de patates et décorer de paprika. On peut, les jours de paye, ajouter du fromage qu’on fera griller les cinq dernières minutes.
  5. Cuire au four une demi-heure.
  6. Noyer de ketchup.


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vendredi 15 décembre 2006

comment

Avant le comment, qui ?
Toutes et tous ceux qui écrivent. Parti avec l'idée qu'écrivain est considéré au sens large. Si vous publiez de l'écriture, voue en êtes. Pas besoin de discuter de la signification profonde du mot, après tout ce n'est qu'un blog de recettes.
Choisissez une recette qui vous ressemble. Une de celles qu'on prépare quand les cheques ne sont pas encore rentrés, avec peu de moyens, pour combler une grosse fringale en se faisant plaisir quand même. Dans cette optique les nouilles au beurre ne sont pas intéressantes. Sauf s'il vient avec une touche qui rend la recette exotique.

Si la recette a une histoire commencez donc par la conter, pour satisfaire notre curiosité.
Puis, dites nous tout ce qu'il faut savoir pour réussir le coup (presque) aussi bien que vous.
Enfin, s'il y a une anecdote liée au plat que vous nous proposez pensez à l'ajouter.
Les photos de votre préparation, ou des dessins, sont les bienvenus. Je prendrai soin de les dimensionner pour le blog, ne vous cassez pas la tête avec les détails techniques.

Ecrivez moi en plaçant votre recette dans le mail ou dans un fichier attaché au format html, texte, rtf, doc, pdf ou autre, avec éventuellement l'image, et j'en prendrai soin.
S'il vous plaît, un petit coup de main : précisez l'URL de votre blog/site, le nom sous lequel vous voulez apparaître. Ca ira plus vite pour moi :-)

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init

L'idée est venue à cause de Maxime. Christian Mistral m'a signalé le post sur la salade grecque que Maxime semble préférer à la poutine, avec l'espoir d'augmenter sa durée de vie. Je le comprends.
Comme j'étais en train de réfléchir au sujet de la Pile des cuisines et d'en parler avec quelques personnes versées dans le sujet, je me suis dit qu'il y avait quelquechoseàfaire.

Quand LadyGuy est arrivée en faisant saliver de sa salade à la grenade, je me suis dit que je devrais avoir l'opportunité de la tester cette salade. La tradition grecque veut que la grenade soit un fruit du premier de l'an. On en éclate une au seuil de la porte pour apporter fertilité et bonheur à la maisonnée, ce qui souvent se traduit par l'un ou l'autre qui se casse la gueule en glissant sur les grains. Je me suis dit que s'il porte une salade en tête il risquerait moins et que si la grenade se trouvait dans la salade plutôt que par terre ça serait encore mieux.
Au moment ou je demandais à Lady Guy sa recette, je me suis dit que je devrais en faire autant auprès de Maxime : lui demander la recette qui lui tient le plus en coeur. Et de tout mettre sur mon blog. Mais ces recettes n'ont plus de place dans mon blog. Un blog collectif serait mieux. Un blog pour des recettes d'écrivains.
Le nom vient de la discussion. Je suis un pauvre non synesthésique. Je ne sens pas les couleurs, je ne goûte pas les sons. Je ne fais que sniffer l'odeur des mes préparations pour savoir si elles sont assez salées, s'il leur manque un peu de sucré, etc. Par frustration j'ai choisi Synesthésie comme nom du blog.
J'en parlais de l'idée à Christian Mistral et il dit qu'il ne la trouvait pas mauvaise. Qu'ils me passe une recette pour entamer ce blog est un plaisir. J'imagine qu'il trouvera moyen de choisir un ingrédient que j'aurais des problèmes à trouver à Bordeaux :-)
Puis il faut que j'écrive à Kevin, pour sa recette de meninches de loup de mer.
Je pense qu'étendre la définition d'écrivain aux journalistes ne serait pas une idée inacceptable.

Les réglages m'ont posé problème. Ce blog n'est pas basé à Bordeaux ou Montréal. Il est juste francophone. J'ai choisi le fuseau horaire de l'Ile de Pâques [UTC-06:00]. Parce que ça fait joli. Si vous avez une autre idée j'aimerai l'entendre. Pas que pour le fuseau horaire, pour tout.

Je garde deux de mes idées en attente. Si ça marche je vous les soumettrai.
Pour l'instant j'attends vos recettes. Et j'espère que vous allez inviter vos potes à participer.

Bises.

PS Crédits : le template 3 colonnes pour beta.blogger est adapté à partir de celui proposé par Ramani, sur hackosphere; j'ai élargi un peu et ajouté peekaboo, trouvé également chez lui.

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